Vous pensez que poser un conduit de cheminée se résume à installer un simple tuyau dans le toit ? Détrompez-vous.

Entre tubage, normes DTU, réglementation en vigueur, normes de sécurité logement, température de combustion et distances de sécurité à respecter, l’installation d’un appareil de chauffage au bois, qu'il s’agisse d’un poêle, d’un insert ou d’une chaudière, exige bien plus qu’une simple mise en place

Il s’agit d’un ouvrage technique, soumis à des règles strictes, où la moindre erreur peut compromettre la sécurité de votre habitation.

Ramonage, matériaux résistants, dévoiement maîtrisé, diamètre adapté, cheminée maçonnée ou conduit métallique isolé… chaque composant joue un rôle essentiel dans la bonne évacuation des fumées et l’optimisation du rendement énergétique de votre installation.

Si vous souhaitez éviter le risque incendie, un conduit de raccordement défaillant ou une installation non conforme en terme de normes de sécurité, ce guide vous accompagne pas à pas. 

Objectif : faire les bons choix, respecter les obligations légales, et garantir une mise en œuvre sûre, durable et conforme aux normes en vigueur.

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Comprendre la législation et les normes applicables aux conduits de cheminée

La réglementation sur les conduits de cheminée vise avant tout à prévenir les risques de feu, en encadrant strictement les matériaux, la distance minimale de sécurité et les conditions d’évacuation des fumées. Elle contribue aussi à améliorer le rendement énergétique des appareils de chauffage tout en protégeant la qualité de l’air intérieur, en limitant les émanations toxiques comme le monoxyde de carbone. Consultez le guide du chauffage au bois

Quelles sont les principales normes en vigueur en 2025 ?

En 2025, la norme NF DTU 24.1 (version 2020) reste la référence principale pour l’installation des conduits de fumée qui desservent les appareils individuels de chauffage. Elle est complétée par les normes européennes NF EN 1856-1 et 1856-2 pour les conduits métalliques, ainsi que par des avis techniques et règles professionnelles selon les systèmes utilisés.

La norme NF DTU 24.1 : pilier de la réglementation

Un DTU, ou Document Technique Unifié, est une norme française qui définit les règles de l’art pour la conception, la mise en œuvre et l’entretien des ouvrages du bâtiment. Il sert de référence technique pour les artisans, architectes, bureaux de contrôle et compagnies d’assurance. Cette norme garantit la qualité et la sécurité des installations. En matière de conduits de cheminée, c’est le NF DTU 24.1 qui fait foi.

Publiée pour la première fois dans les années 1960, cette norme a été régulièrement mise à jour pour s’adapter à l’évolution des matériaux, des techniques et des exigences de performance énergétique. La dernière version, en vigueur depuis septembre 2020, a apporté plusieurs précisions sur les conditions de mise en œuvre des conduits, notamment en lien avec la RT 2012, puis la RE 2020. Le NF DTU 24.1 (2020) s’applique à tous les types de conduits de fumée qui desservent un ou plusieurs appareils à combustion individuelle.

Règles spécifiques selon les matériaux utilisés 

  • Les conduits maçonnés (en boisseaux, briques, etc.) doivent être montés avec soin et parfois doublés d’un tubage.
  • Les conduits métalliques rigides ou flexibles, souvent en inox, sont soumis à des exigences de résistance thermique, d’étanchéité et de fixation.
  • Les conduits isolés, conçus pour traverser des zones sensibles (combles, murs), doivent respecter des distances de sécurité strictes vis-à-vis des matériaux combustibles ( distance entre conduits et distance entre conduit et mur).

En complément du NF DTU 24.1, d'autres documents de référence sont à connaître 

  • Les Avis techniques du CSTB, qui valident des procédés industriels spécifiques.
  • Les Règles professionnelles, émises par des organisations reconnues (CAPEB, QUALIBAT…) pour combler les vides réglementaires ou normatifs.

 

Norme / document

A quoi ça s’applique

Texte de référence

NF DTU 24.1 (2020)

Conduits de fumée pour appareils individuels

AFNOR, septembre 2020

Avis Techniques (ATec)

Produits ou systèmes non couverts par un DTU

CSTB – Centre Scientifique et Technique du Bâtiment

Règles professionnelles

Méthodes reconnues par les pros en l’absence de DTU

Organismes pro (CAPEB, QUALIBAT, etc.)

NF EN 1856-1 / 1856-2

Conduits métalliques modulaires

Normes européennes harmonisées

 

Ce que dit la loi : obligations légales et responsabilités

Selon le code de la construction et de l’habitation, le propriétaire est responsable de la conformité de l’installation du conduit de cheminée, tandis que le locataire doit veiller à son entretien courant, sauf mention contraire dans le bail. 

Le ramonage est une obligation légale pour tous : au moins une fois par an (souvent deux selon les règlements municipaux), conformément à l’article L2213-26 du Code général des collectivités territoriales, qui autorise le maire à imposer des règles locales plus strictes : « Le maire peut prescrire le ramonage des cheminées, fourneaux et autres appareils de chauffage » (art. L2213-26).

Normes de conception et de mise en œuvre d’un conduit de cheminée ( construction ou rénovation)

La conception et la mise en œuvre d’un conduit de cheminée, qu’il s’agisse d’une construction neuve ou d’une rénovation, doivent répondre à des normes strictes qui garantissent à la fois la sécurité, la performance énergétique et la durabilité de l’installation.

Normes d’installation : distances, hauteurs, raccordement

Les normes d’installation imposent que le conduit débouche à au moins 40 cm au-dessus du faîtage ou de toute structure située à moins de 8 mètres, avec un angle de dévoiement maximal de 45° et un maximum de deux coudes à 90°. Lorsqu’il traverse un plancher, un mur ou un plafond, le conduit doit impérativement être isolé et respecter une distance de sécurité minimale vis-à-vis des matériaux combustibles, généralement de 8 à 16 cm selon le type de conduit.

Pour choisir le bon conduit de cheminée, il est essentiel de prendre en compte le type de combustible utilisé, les contraintes techniques du logement et les performances attendues. Voici un tableau comparatif des principaux types de conduits, pour t’aider à y voir clair et faire le bon choix selon ton projet.

Choix du conduit : matériaux, type et diamètre



Type de conduit

Compatible avec

Coût estimé €

Performance thermique

Utilisation recommandée

Maçonné (boisseaux, briques)

Bois, charbon (hors condensation)

€€ (moyen)

Faible à moyenne

Construction ancienne

Métallique rigide (inox)

Bois, granulés, gaz

€€€ (élevé)

Bonne

Installation neuve ou rénovation de qualité

Double paroi isolé

Tous combustibles (haute performance)

€€€€ (très élevé)

Excellente

Traversée de combles, normes RE2020

Flexible (inox, aluminium)

Gaz, bois (en rénovation uniquement)

€ (faible)

Moyenne

Tubage de conduit existant

Tubage : règles, obligation et bonnes pratiques

Tuber un conduit, c’est insérer à l’intérieur d’un conduit de cheminée existant (généralement maçonné) un tube métallique, souvent en inox, pour sécuriser et optimiser l’évacuation des fumées. Ce tubage permet d’assurer une meilleure étanchéité, un tirage plus stable, de réduire les dépôts de suie, et de répondre aux normes de sécurité actuelles, notamment lors de l’installation d’un poêle ou d’un insert. Le tubage est une technique incontournable notamment lors de la rénovation d’un conduit de cheminée. Il obéit à des règles précises et ne peut être réalisé n’importe comment. Voici l’essentiel à retenir :

  • Pourquoi tuber un conduit ? Pour renforcer l’étanchéité du conduit, améliorer le tirage, limiter les dépôts de suie et prévenir les risques d’incendie ou d’intoxication.
  • Sur quel type de conduit ? Le tubage peut être réalisé aussi bien dans un conduit ancien (souvent dégradé ou mal dimensionné) que dans un conduit neuf, notamment pour des appareils récents à haut rendement.
  • Obligation de tuber en continu. Le tubage doit impérativement être fait sur toute la longueur du conduit de fumée. Le tubage partiel est interdit car il crée des zones à risque où les dépôts peuvent s’enflammer.
  • Bonnes pratiques à respecter : utilisez un tubage adapté au combustible et à votre appareil de combustion. Il doit être résistant à la corrosion et à la température. Veillez à la fixation, à l’étanchéité des raccords et à l’accessibilité pour le ramonage.

Mettre son installation en conformité : étapes et acteurs

Mettre son installation en conformité ne s’improvise pas : cela implique de suivre des étapes précises, de faire appel aux bons professionnels et de s’assurer que chaque intervention respecte les normes en vigueur, pour une cheminée à la fois sûre, performante et légale.

Diagnostic et vérification de conformité

Avant de mettre en service un conduit de cheminée, un diagnostic de conformité est indispensable pour s’assurer que l’installation respecte bien toutes les normes en vigueur. Cette vérification peut être réalisée par un installateur qualifié, un chauffagiste ou un fumiste certifié, idéalement labellisé RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).

Documents à exiger à l’issue du contrôle 

  • Certificat de conformité : indispensable pour l’assurance et souvent exigé en cas de revente ou de location.
  • Plaque signalétique fixée sur le conduit : elle mentionne le type de tubage ( tubage rigide ou tubage flexible), le diamètre, le combustible compatible et la date d’installation.
  • À noter : en cas de doute ou d'installation ancienne, un contrôle caméra du conduit peut être proposé pour repérer fissures, suies ou contre-pentes invisibles à l’œil nu.

Mise en conformité d’un conduit existant

La mise en conformité d’un conduit existant est nécessaire lorsqu’on rénove un logement ou qu’on remplace un appareil de chauffage, par exemple en installant un insert à la place d’un foyer ouvert. Les travaux à prévoir peuvent inclure un tubage intégral, la rénovation du conduit maçonné, la rehausse du débouché ou même le remplacement complet si le conduit est trop ancien ou non conforme.

Bonne nouvelle : dans le cadre d’un remplacement par un appareil plus performant, des aides financières comme MaPrimeRénov’ peuvent alléger la facture, sous conditions de ressources et si les travaux sont réalisés par un professionnel RGE.

Entretenir un conduit aux normes : fréquence et réglementation

Pour maintenir un conduit de cheminée aux normes, un entretien régulier est obligatoire et encadré par la réglementation locale. Le ramonage mécanique doit être effectué une à deux fois par an, selon l’usage de l’appareil et les arrêtés municipaux ou préfectoraux. En complément, un débistrage peut s’avérer nécessaire si le conduit est fortement encrassé par du bistre (résidu goudronneux inflammable), notamment après une longue période d’utilisation intensive ou un mauvais tirage. Enfin, une inspection caméra permet de détecter les défauts invisibles à l’œil nu, comme les fissures, les contre-pentes ou les obstructions, et s’impose en cas de doute ou avant une rénovation.

Cas spécifiques et erreurs fréquentes

Certaines situations particulières et erreurs courantes peuvent compromettre la conformité ou la sécurité d’un conduit de cheminée, même avec une installation récente : mieux vaut les connaître pour éviter les pièges classiques.

Cheminée à foyer ouvert vs insert : quelles différences réglementaires ?

La différence entre une cheminée à foyer ouvert et un insert ne se limite pas au confort ou au style : elle a aussi un impact direct sur la réglementation

Le foyer ouvert, bien que traditionnel, offre un rendement très faible (15 % environ) et génère beaucoup plus de pollution, tandis que l’insert, fermé et optimisé, permet un rendement supérieur à 70 % et répond mieux aux exigences actuelles de performance énergétique et de sécurité. 

Lors du remplacement d’un foyer ouvert par un insert, la mise en conformité devient obligatoire, notamment par la pose d’un tubage sur toute la longueur du conduit, pour garantir une évacuation des fumées efficace et sécurisée. 

Conduits non conformes : erreurs classiques à éviter

Un conduit non conforme peut vite transformer une installation de chauffage en source de danger ou de contre-performance. 

Parmi les erreurs classiques à éviter, on retrouve 

  • Le tubage partiel, pourtant strictement interdit car il favorise l’accumulation de suie et les incendies.
  • Un diamètre de conduit mal adapté à l’appareil peut nuire au tirage, provoquer des refoulements de fumée ou une surconsommation de bois. 
  • L’ajout de trop de coudes (plus de deux à 90°) gêne la circulation des fumées et réduit l’efficacité de l’installation.
  • Une sortie de conduit mal positionnée, notamment en dessous du faîtage ou trop proche d’un obstacle, compromet l’évacuation naturelle des fumées et peut entraîner des retours dans le logement.

Stratégie long terme : allier normes des conduits de cheminée, confort et performance énergétique 

Adopter une stratégie à long terme pour son installation de chauffage au bois, c’est faire le choix d’un système qui respecte les normes. Il est essentiel d'avoir une vision d'ensemble pour optimiser à la fois le confort thermique, la sécurité et la performance énergétique de son logement pour les années à venir.

Une vision globale

Dans le cadre d’une rénovation énergétique globale, le conduit de cheminée ne doit pas être pensé isolément, mais intégré à une réflexion plus large sur la performance du bâtiment

Il doit être compatible avec une bonne étanchéité à l’air, ne pas perturber le fonctionnement d’une VMC (notamment double flux), et respecter les exigences d’isolation thermique en traversée de parois. 

Pour assurer un bon tirage naturel, il est essentiel que le conduit soit suffisamment haut (idéalement plus de 4 mètres) et que la section du conduit soit adaptée à l’appareil de chauffage. Elle doit être ni trop étroite pour éviter les refoulements, ni trop large pour ne pas freiner l’ascension des fumées.

Une installation bien conçue peut également valoriser le logement dans un DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) ou un audit énergétique. Cela contribue à un meilleur classement et à l’obtention d’aides à la rénovation.

Importance de choisir un artisan RGE qualifié fumisterie

Un artisan RGE qualifié en fumisterie est un professionnel reconnu pour son expertise dans l’installation, l’entretien et la rénovation des conduits de fumée, et qui dispose de la mention "Reconnu Garant de l’Environnement" (RGE). Cette certification, délivrée par un organisme agréé (comme Qualibat, Qualibois ou Certibat), atteste que l’artisan respecte les normes en vigueur, connaît les bonnes pratiques environnementales, et permet à ses clients de bénéficier des aides à la rénovation énergétique, comme MaPrimeRénov’. En gros, c’est le combo gagnant entre sécurité, compétence et économies.

Normes conduit de cheminée : une étape incontournable pour une installation sécurisée et performante

Vous l'avez compris, installer conduit de cheminée conforme, ce n’est pas une option : c’est la base pour garantir les normes de sécurité, les performances énergétiques et la conformité légale. En choisissant les bons matériaux, un artisan qualifié et en assurant un entretien régulier, vous vous offrez un système de chauffage fiable, durable et sans mauvaise surprise. Respecter les normes, c’est faire le choix du confort, de la sérénité… et du bon sens.